L’application Nike Snkrs : stop ou encore ?

Les 3/4 des participants au Snkrs Day 2020 ont encore la gueule de bois. Ils ne se sont toujours pas remis de la déception du week end qui pour certains s’apparente à une rupture amoureuse. Le « vous n’avez pas été sélectionné » ne cesse de résonner dans leur tête. Samedi, ce fut la désillusion de trop. L’appli Snkrs ne tient pas ses promesses, celles de donner un accès exclusif aux sorties Nike. « La tromperie » a provoqué une cassure quasi-irréversible. Las des échecs à répétition, beaucoup se se sont fait une joie de désinstaller l’application. Et de laisser un dernier commentaire bien acide sur la page de téléchargement App Store. Gagner le droit d’acheter une paire est probablement plus difficile que de remporter l’Euromillions. Le Sneakrs Day 08.08.21 se fera sans eux. Si quelques uns ont franchi le pas, d’autres hésitent encore à la supprimer de leur Iphone. La spirale des « L » va bien finir par s’arrêter un jour. Pourtant dans leur for intérieur, ils savent que « ceux qui vivent d’espoir meurent de faim. » Au bout du compte, s’interroge t-on suffisamment sur la nature de l’appli Nike Sneakrs ? Quelle est sa raison d’être ? Les spécialistes seront quasi-unanimes. Elle est avant tout un puissant outil marketing grâce auquel Nike collecte de précieuses données. Les sneakerheads représentent certes une partie infime du marché mais sont ultra engagés. Largement davantage qu’un consommateur Nike de base. Ils constituent une mine d’informations. L’étude de leur comportement grâce aux données collectées permet de savoir quelles types de paires ils sont susceptibles d’acheter ou même de développer de nouveaux modèles. N’oublions jamais. La sneaker reste un gros business. Je ne cesse de vous le marteler depuis presque 10 ans. La passion oui mais n’adoptons pas non plus une vision bisounours. Nike excelle dans le marketing comme aucune autre marque. Cela explique en partie pourquoi il est le leader capable d’imposer de sévères restrictions à ses revendeurs. En utilisant son appli, on accepte de manière tacite « les règles de son jeu ». Dans cette partie, on sait d’avance qu’il y aura plus déçus que de satisfaits. La situation ne risque guère d’évoluer dans le bon sens. Pour une personne qui désactive l’appli, combien la garde et combien vont la télécharger ? Somme toute, une personne qui se lance dans une raffle en vue de revendre sa paire, qu’a t-elle à perdre ? Rien. Un échec la plupart du temps ou une victoire donc un bénéfice dans le meilleur des cas. Le coût est nul alors que le profit est énorme. Le succès d’une plateforme comme Stockx enseigne qu’une majorité d’acheteurs acquière une édition limitée non pas pour la porter mais dans l’optique de gagner de l’argent. Vu la cote des Off White x Air Jordan 4 Sail et Grateful Dead x Nike SB Dunk, même un passionné sera tenté par la gain réalisable.
Vous savez comment marche le sneaker game aujourd’hui ? Vu les quantités disponibles et le nombre de participants aux tirages au sort, c’est quasiment peine perdu. Soit vous acceptez de payer le prix d’un reseller, soit vous connaissez le gérant d’un shop qui accepte de vous mettre une paire de côte. Oui, le backdoor, c’est mal. Peut-on reprocher à quelqu’un d’avoir recours à son réseau ? Les influenceurs qui ont reçu la Air Max 1 08.08.20 ne vont point me contredire. Il existe une 3ème voie. Changer sa manière de consommer. Prêter davantage d’attention aux general release ou à d’autres marques, faire appel à un customisateur, sont des options. Personne ne nous met un revolver sur la tempe pour participer à une raffle. Libre à nous d’y prendre part ou non.

Photos : The Word on the Feet

Sneakers-actus
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Boss est le fondateur et rédacteur en chef de Sneakers-actus, qu'il a fondé en 2010. Comptant plusieurs millions de lecteurs depuis sa création, Sneakers-actus est un site français incontournable. Avec 15000 articles à son actif couvrant les sorties, les tendances et la culture, l'expertise de ce grand passionné n'est plus à démontrer. Son application et son expérience longue de 17 ans dans l'univers du blogging, lui permettent de vous livrer une analyse fine de l'actualité.

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9 commentaires

  1. Bonjour
    Super article qui résume bien le marché de la sneaker.
    J’ai désinstallé l’application snkrs, car trop de frustration (à peine la vente ouverte que l’article est en rupture de stock).
    Perso je vais sur stock x, je suis fan de am1 et j’ai l’impression que ce modèle est moins touché par la surenchère par rapport à d’autres modèles.
    Le prix reste conséquent, mais on n’atteint des sommes irréelles

  2. Perso j’ai l’appli mais je ne l’utilise jamais… Mise à jour trop lente. Je passe toujours par le site Nike… Mais je perds toujours aussi…

  3. Merci pour ce très bon article.
    Je ne comprends toujours pas l’intérêt financier pour Nike. Même si le buzz, l’image et la collecte d’informations rapportent beaucoup, je ne comprends pas la mine d’or offerte sur un plateau aux plateformes de revente. Si encore, ils étaient actionnaires majoritaires de StockX ou qu’ils avaient leur propre réseau de resell, on pourrait facilement comprendre mais là…
    Pas de désinstallation pour moi mais jamais d’espoir à chaque tentative, comme ça, moins de déception!

  4. @Julien
    Le simple fait que tu as pris le temps de lire cet article et de donner ton opinion ,le simple fait que cet article a été rédigé montre l’intérêt de cette appli pour NIKE,
    Ils ne vont pas arrêter de faire des paires très limitées pour faire plaisir aux malheureux ou courcicuiter les rebelles,au contraire ils ont créer une économie parallèle et c est de plus grace a genre de stratégie que NIKE est sinon devant,si ils étaient restés sur une politique GR ,sans collab,sans buzz ils se seraient fait larguer depuis fort longtemps. Et de toute façon beaucoup de gens aiment la rareté et ça ne changera pas,Alors oui ça énerve le réel,oui ça énerve de se manger des vents sur leur appli,mais c est pas un drame non plus,c est qu une paire de baskets.
    Donc je partage pas l opinion de cet article.
    .

  5. Le secret c’est pas trop y croire au moment de la participation. Il faut voir les raffles comme un tirage au sort quasiment impossible à gagner.
    C’est comme de jouer à la loterie. On a peu de chance de gagner mais personne nous oblige à jouer. Sauf que c’est gratuit de participer à une raffle.
    Je comprends la frustration mais pas de là à desinstaller. Il y a des paires sympa touchables (exemple récent la AM90 Laser) et le feed de l’appli est cool le dernier catalogue 1990 est une merveille)

  6. Article intéressant. Mais lorsque je lis que nike ne nous met pas l arme sur la tempe, je rigole doucement. Car à l’époque où nike a lancé la air max 1 ou d autres modèle, heureusement que nous étions là pour leur tenir la main comme à un gosse afin que la marque s effondre pas. Elle nous harcelle par mail pour aller voir tel ou tel modèle. C est grâce à des passionnés que la firme est devenue ce qu elle est aujourd’hui. Des gosses qui n avaient pas ou très peu de moyen à l’époque, qui ont acheté avec difficulté le graal de l epoque. Qui à ce jour sont devenus des adultes qui consomment nike. Je suis bien placé pour en parler, car j en suis un . Mais je trouve cela irrespectueux de léser des fans de la première heure ou des fans tout court. J ai jamais acheté une paire dans le but de la revendre, a moins que je tombe sur une personne passionné à qui je la revend au prix que je l ai acheté. Car la passion ca ce partage, une fois qu il y a plus de fric. ce qui reste c est la passion. Donc NIKE me pert peu à peu et je suis pas le seul de ma génération à penser ainsi. Car la paire était sur vinted à 2 fois le prix , minimum., deux jour après. C est à NIKE d enrayer ce phénomène.

  7. Perso je me félicite d’avoir pu acheter des dunk SB début 2000 avec ma naïveté d’adolescent quand il n’y avait pas toute cette démarche commerciale de « raffles » et autres applications Sneakers… Aujourd’hui comme au premier jour je chéri mes vieilles dunks et à cause ou grâce à nike, je me suis lancé dans la fabrication de Sneakers, le despote pour commencer et on verra à l’avenir mais pour sûr je ne me dérange plus pour des nike à la crème glacée ou des pseudos limited edition fabriqué de toute pièce à la chaîne en Chine… Nike est le leader de toute cette hype et je pense qu’a vouloir trop en faire risque de ce tirer une balle dans le pied…En tout cas moi maintenant je les prends à contre pied et m’éclate à créé des basquettes uniques par ce que je suis un passionné de sneakers et aussi parce que aujourd’hui cette pseudos « hype » frise le ridicule.

  8. Qu’ajouter de plus? Tu as tout dit. Le temps où on pouvait cop une Jordan ou air max1 sans des efforts démesurés, pour la rock, est hélas terminé.Ce n’est devenu qu’un vaste business où la hype des collab(qu’elles soient de qualité ou non) prévaut sur tout.
    Triste pour les vrais passionnés.

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