Tout le monde pense connaître l’ensemble de l’histoire de la Air Max 1. Pourtant, des zones d’ombre et des angles morts subsistent même 35 ans après sa sortie. Ce dossier anniversaire lève le voile sur bon nombre d’entre-eux.
1. Avant le lancement de la Air Max 1 à la fin des années 80, Nike est mal en point. Rob Strasser, un des dirigeants de Nike, somme Tinker Hatfield tout jeune designer de faire quelque chose pour sauver la société. Reebok domine le marché. Le lancement de la Air Jordan 1 (1985) n’inverse guère la tendance.
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2. La première Air Max 1 se veut à la fois moderne et futuriste. Une fois le développement mis en route, elle est abandonnée pour des raisons techniques au profit du modèle que nous connaissons tous. L’idée directrice inspirée par l’architecture du Centre Pompidou demeure inchangée : rendre visible le coussin d’air. Le projet initial n’est pas totalement délaissé. Tinker Hatfield conserve précieusement les croquis de l’ancêtre de la AM1. Les innovations technologiques aidant, Nike commercialisera la fameuse Air Max Zero 30 ans après.
3. Des membres du service marketing de Nike sont hostiles au développement de la Air Max 1. Ils doutent très sérieusement de son succès commercial. La raison ? Le coussin d’air visible que les gens risquent de crever. Les marketeurs craignent des retours massifs.
4. Tinker Hatfield qui fait face à de fortes résistance en interne doit son maintien à l’appui Peter Moore. Ce dernier a un poids immense au sein de l’état major de Nike et pour cause, il est le créateur des Air Jordan 1 et Nike Dunk.
5. Pourquoi le revêtement de la Air Max 1 OG ‘Red’ est-il rouge ? C’est pour attirer l’attention sur la paire et surtout vers la fenêtre dans la semelle intermédiaire laissant entrevoir le coussin d’air.
6. Il existe 2 versions de la Air Max 1 OG : une produite en 1986, l’autre en 1987. La fenêtre de la première est plus large, ce qui entraîne une crevaison du coussin d’air. Pour rectifier le défaut, sa taille ainsi que celle de la fenêtre sont réduites pour l’édition de 1987. La semelle intermédiaire change de silhouette par la même occasion. La Big Bubble ou Big Window part faire un tour dans les archives… pour mieux revenir dans d’ici peu ?
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7. C’est Frank Rudy, un ingénieur aérospatial, qui au milieu des années 70 développe la technologie Nike Air. La Tailwind (1978) est la première Nike à incorporer un coussin d’air. La Air Max 1 en possède un uniquement au niveau du talon. Il ne cessera d’évoluer au fur et à mesure que la franchise Air Max (Air Max 93, 96, 97, 360, Vapormax, Pre Day…) ne s’étend.
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8. Le spot publicitaire de 1987 de la Air Max 1 utilise Revolution des Beatles. Sauf que les 3 membres restants ne l’entendent pas cette oreille. C’est la première fois qu’on se sert d’un de leur titre dans le cadre de la promotion d’un produit. Certes Bill Bowerman a payé 250000 dollars à EMI-Capitol mais le groupe conteste cet accord. Il entame une action en justice. La somme demandée ? 15 millions de dollars. Yoko Ono, la veuve de John Lennon, se montre plus ouverte. La Japonaise estime qu’elle peut permettre à une nouvelle génération de découvrir la musique de son mari. Paul McCartney a un avis opposé. Il craint que cela crée un précédent et que les chansons des Beatles soient utilisées pour promouvoir tout et n’importe quoi. Nike cesse de le diffuser l’année suivante. En 1989, l’affaire se règle à l’amiable. Jusqu’à aujourd’hui, les termes demeurent inconnus. Il est fort à parier que Phil Knight ait dû ajouter un 0 à la somme initiale.
9. L’effet de la Air Max 1 est double. Elle dope les ventes de Nike et produit aussi un véritable changement de mentalité au sein de la firme de l’Oregon. C’est grâce à la running à la bulle d’air si les designers ont plus de liberté et peuvent prendre plus de risques en explorant de nouvelles idées.
10. La Air Max 1 OG appartient au ‘Air Pack’ qui inclut les modèles suivants : Air Safari, Air Revolution, Air Trainer 1 et Air Sock.
Source : Rolling Stone & Sneaker Freaker
Dossier publié le 23 septembre 2017
Intéressant, je ne savais pas que le rétrécissement de la fenêtre était du à des crevaisons intempestives.
Oui, c’est David Forland qui bosse depuis 1985 au service chargé de développer les technologies d’amorti qui a donné l’explication.
J’en profite pour poser une autre question : si la première version – à grosse bulle d’air – a été commercialisée en 1986, pourquoi NIKE (et l’histoire) retient 1987 comme année de la première Air Max ??