Entre deux géants, difficile de se faire une place. C’est le drame de la Nike Air Max 96. Coincée entre la légendaire Air Max 95 et la futuriste Air Max 97, elle ressemble à une île déserte. Sergio Lozano, son designer, a pourtant mis tout son cœur dedans. Mais quand vous passez après un hit planétaire, la pression est rude. Lozano avait frappé fort avec la Air Max 95, inspirée par le corps humain. Succès monumental. Puis, vient la Nike 96. L’idée ? Revenir à quelque chose de plus simple, plus classique. Un design épuré avec une tige en cuir, du mesh pour respirer, des lignes ondulées autour des œillets. Une running plus sobre. Moins spectaculaire. Certains diront qu’il aurait fallu passer directement à la Air Max 97. C’est dur, mais pas complètement faux. Du coup, la Air Max 96 est devenue une paire de niche. Un peu comme la Air Max Light, coincée entre la AM1 et la AM90. Deux sneakers à l’ombre de gros hits.
Malgré tout, elle a son public. La preuve, la Air Max 96 XX ressortie en 2016 a été bien accueillie. Bon, les bulles d’air étaient trop petites pour les puristes, mais l’amour était là. Et puis, elle a laissé une trace. La Air Max Dn8, sortie pour le Air Max Day 2025, s’en inspire clairement. Pas si oubliable, donc.
Ce qui rend la Air Max 96 intéressante, c’est aussi son contexte. Lozano devait se renouveler après un carton planétaire. Même combat que Tinker Hatfield après la Air Max 1. Comment refaire sans refaire ? Résultat : une sneaker incomprise, mais importante. Parce que dans l’ombre des icônes, il y a toujours des paires qui parlent aux vrais.
Après la 96, Lozano a passé le flambeau à Christian Tresser. C’est lui qui a créé la mythique Air Max 97. Le genre de paire qui attire tous les regards. Mais la 96, elle, reste pour les connaisseurs. Elle a peut-être moins de hype, mais elle a son histoire. Et dans le game des sneakers, l’histoire, ça compte autant que le design.
Photos : @cnf_yuu
