L’édito : contrefaçons et NFT sur Stockx, pour Nike la coupe est pleine

Plus rien ne va entre Nike et Stockx. Le torchon brûle depuis la plainte déposée au mois de février. John Donahoe estime que la plateforme de resell enfreint son droit de propriété en utilisant le Swoosh pour vendre des NFT. Le litige vient de franchir un cap. A présent, Stockx est accusé de vendre des Nike contrefaites dont une fausse Air Jordan 1 Retro High OG. La charge est terrible. En effet, la promesse de vendre des sneakers authentiques est au coeur de son succès (et du déclin d’ebay). Le tag vert qui accompagne toutes les paires achetées ou vendues demeure un redoutable outil marketing. Les gens sont alors persuadés d’avoir une vraie sneaker entre leurs mains. Le système d’authentification a beau être performant. Cependant, avec les centaines de milliers de baskets échangées, la probabilité que des contrefaçons passent entre les mailles du filet exite. Un expert en legit check n’est pas à l’abri de commettre des erreurs.
A moins qu’un accord ne soit trouvé, la bataille juridique s’annonce longue. Avant même son issue, Stockx y laissera des plumes à cause du bad buzz. En tout cas, la passe d’armes est savoureuse. Dans une réponse au vitriol, le site fondé par Josh Luber affirme que des employés de Nike parmi lesquels figurent des cadres importants sont des utilisateurs de la plateforme. En gros, avant de lui chercher des poux, la firme de Bevearton ferait mieux de commencer par faire le ménage chez elle. Cette déclaration va relancer les soupçons de backdoor.
Nike est dans son bon droit. Néanmoins, comment pourrait-on l’exempter de tout reproche ? Le modèle économique basé sur la rareté a permis l’essor de Stockx. Il serait temps de se poser les bonnes questions. Les sneakerheads sont contraints d’y avoir recours car remporter une raffle sur Snkrs s’avère être une mission quasi-impossible. Lutter contre la contrefaçon, c’est bien. Mais offrir à ses clients les plus fidèles un meilleur accès à ses produits, ça serait mieux.

Nike vs Stockx

Photo : @larolagosta

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2 commentaires

  1. Je trouve la position de Nike assez malvenue. Si Nike rendait ses sneakers accessibles à tous, il n’y aurait aucune raison d’aller sur StockX et la plateforme n’aurait pas lieu d’exister. Le problème, c’est que si elles sont accessibles à tous, il n’y a plus de hype et les clients n’en aurait rien à faire. C’est finalement la conséquence d’une stratégie discutable.
    Du côté de StockX, c’est évident qu’il y a forcément des fakes qui passent au travers du process. Aussi sérieux soit-il, le contrôle n’est pas fait par une machine. Ce sont des humains et il y aura toujours des erreurs, comme partout.
    Du point de vue juridique, je ne sais pas si Nike peut faire grand chose à partir du moment où Stock ne revend pas directement les paires mais sont seulement un intermédiaire entre deux parties…?

  2. Que le stratégie commerciale de NIKE soit discutable, elle n’est pas interdite. Alors que vendre et/ou facilier la diffusion de contrefaçons, ça… Du coup Nike pourrait sans doute attaquer selon 2 axes juridiques sans problème :
    – en tant que société, porter plainte contre StockX pour diffusion de contrefaçons de leur produits (même s’ils ne les vendent pas directement, StockX sert d’intermédiaire. Dès lors, ils pourraient à minima être considérés comme « complices »)
    – en tant que client (ils ont acheté des paires chez StockX), ils ont été facturé pour un service (le contrôle des paires qui transitent via leur plateforme), et ce service n’a pas été respecté (réception de contrefaçon)

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