[L’édito] La fin les livraisons Nike à l’international va doper le resell

Les marques semblent vouloir reprendre la main sur la distribution de leurs sneakers. La marque à la virgule est en pole. Depuis le début 2020, Nike impose une sévère restriction sur les livraisons internationales. Les expéditions dans le monde entier, c’est fini. La liberté d’achat prend un sacré coup. Une rupture en comparaison de ce qui se fait depuis quelques années. La tendance était à une uniformisation du marché. Les mêmes sorties à peu près partout. Aujourd’hui, la donne a changé. Les « exclusivités régionales » prennent de l’ampleur. L’an dernier, la Adidas Yeezy 350 V2 Lundmark n’est sortie qu’en Amérique, la Antlia en Europe et la Synth en Asie. Au grand dam des fans français, la Air Max 1 YOR 2020 n’arrivera pas dans l’Hexagone. Pour enfoncer le clou, Nike a modifié les règles relatives à la livraison internationale de ses produits. Comme le révèle Highsnobiety, une boutique ne pourra plus livrer de Nike en dehors d’une zone géographique bien définie. Vous pourrez réaliser le test vous même. Kith ou Atmos Tokyo ne font plus d’envois d’articles de la firme de Beaverton vers la France. Vous me suivez toujours jusque là ? En gros,  un Français pourra acheter des sneakers Nike uniquement à des boutiques basés en Europe. Les shops n’ont pas d’autres choix que de suivre la politique édictée par la marque au Swoosh. La perte du compte Nike serait un coup dur dont ils ne pourraient se remettre. Les grosses boutiques ne devraient pas être véritablement impactées. Les plus petites auront plus de mal à encaisser le choc. Quelles seront les conséquences de ce changement ? Les passionnés seront-ils une nouvelle fois les dindons de la farce ? En principe non, la concurrence lors des raffles devrait être moins rude dans la mesure où elle sera circonscrite à un territoire réduit. Les Américains, les Africains et les Asiatiques n’auront plus la possibilité de participer aux tirages au sort ayant lieu chez nous. Pourvu que l’on se contente de l’exclusivité de sa région, moins de « L » devraient se profiler à l’horizon. Oui mais c’est sans compter sur le profit réalisable sur une exclusivité en Europe. Les sneakers addict basés aux Etats-Unis (et ailleurs) seront prêts à aligner les billets. Le raisonnement est aussi valable dans l’autre sens. Les cotes vont gonfler à cause de l’aspect exclusif. Il n’est déjà pas évident de remporter un tirage au sort. Imaginez-vous le nombre de personnes qui vont se rameuter dans l’optique de tirer un bénéfice sur la revente. Les resellers et Stockx ne s’attendaient pas à un tel cadeau.

Photo de la couverture : Nike Air Max 1 CNY Pegasus (@rom80)