Enquête sur le succès phénoménal des sneakers Christian Louboutin chez les célébrités (Kanye West, Rick Ross, Lil Wayne…)

Rick Ross, Faboulous, Lil Wayne, Kanye West, Elton John…. Les sneakers extravagantes de Christian Louboutin séduisent les célébrités. Pourquoi cette marque rend elle les gens dingues ? Je vais répondre à cette question en analysant  le parcours et surtout la stratégie de cet autodidacte.

1- Vous avez dit Christian Louboutin ?  : Son histoire

Il n’est pas possible de comprendre le succès de Louboutin sans s’attarder un minimum sur sa personnalité et son histoire.

Christian Louboutin est métis. Il n’échappe pas malheureusement aux insultes racistes….. Ce détail semble anodin à première vue. Cependant, ce genre d’épreuve forge le caractère.

Très jeune (12 ans), il développe  son goût pour l’art. Christian Louboutin visite notamment le musée des Arts africains et océaniens. Cette passion pour l’exotisme va l’amener à effectuer de nombreux voyages (au Maroc, en Turquie, Jordanie, Ouzbékistan, Inde et au Japon). Il découvre ainsi plusieurs styles vestimentaires. Son style hétéroclite provient sûrement de là.

Il semble fasciner par l’univers de la danse. A 14 ans, il dessine des chaussures pour des meneuses de revue. D’où lui vient son inspiration ? Tout simplement en observant pendant des heures les poissons tropicaux : Les couleurs, les formes etc…. Il aiguise de cette manière sont style : « J’achetais les poissons pour le look et le marchand me prenait pour un fou: Prenez donc celui-là! Qu’est-ce que vous voulez que je fasse d’une sardine, c’est bien trop petit, même pour un drapé! « .

A 16 ans, la rencontre avec le chausseur Roger Vivier va être l’un des tournants de la carrière de Louboutin :  » Son élégance des années cinquante, sa douceur, la façon dont il parlait aux femmes, tout chez lui m’impressionnait à la manière dont le cinéma hollywoodien fascine les adolescents, pas seulement à cause des acteurs ou des costumes mais pour une approche de la vie complètement différente. Lui, en revanche, devait me prendre pour un ouistiti. » Il apprécie énormément la qualité de son travail. Louboutin décide alors de créer sa société en 1991.

Vous l’aurez compris. La conception d’une sneaker Louboutin relève d’une démarche artistique. Ses créations sont empreintes de sa passion pour le music- hall, le cinéma et le théâtre… Effectivement, en observant une paire de Louboutin, on a l’impression d’assister à un spectacle.

Christian Louboutin appartient à la race des « self made men« , ces hommes à la force de caractère inébranlable.

2- Une stratégie marketing redoutable

Christian Louboutin fabrique des chaussures très « bling bling ». Des baskets cloutées font figure d’ovnis dans l’univers de la sneaker. Il est parvenu à donner une identité, une personnalité à ses baskets. Certains crieront au génie tandis que d’autres fustigeront le côté exubérant de ses paires.  Elles s’accordent parfaitement au style vestimentaire ostentatoire de certaines personnalités.  Les sneakers Louboutin peuvent être perçues comme le symbole d’une réussite sociale.  Elle permettent d’afficher de manière insolente sa réussite.

Christian Louboutin s’appuie aussi sur une politique de prix qui favorise la création de « barrières ». Une sneaker de luxe coûte généralement entre 300 et 500 euros. Les sneakers Louboutin se situent au dessus de cette fourchette. A quasiment 1000 euros, elles ne sont pas à la porter du premier venu. Comme les people cherchent à se différencier de la masse, ces sneakers constituent une véritable aubaine.

Bien entendu, Louboutin adopte une distribution très sélective. Les points de ventes Louboutin ne sont pas légion…. Cette raréfaction de la marque contribue à lui conférer une valeur plus forte.

J’ai gardé le meilleur pour la fin. La chaussure Louboutin génère des comportements totalement irrationnels chez certains de ses fans. Les faits divers ne manquent pas. L’histoire la plus folle que j’ai pu lire parle d’une femme qui a détourné des fonds pour s’acheter des Louboutin.  Ses chaussures donnent à ses clients l’allure qu’ils recherchent. C’est un peu la cerise sur le gâteau. C’est là où Louboutin fait mal. Les excentriques vont être comblés. Ces fans ont une relation quasi fusionnelle avec leurs chaussures Louboutin (non, non, je ne déconne pas !). Plus la marque va procurer du bien être au client, plus elle va prendre de la valeur pour ce dernier. Les premiers ambassadeurs de la marque sont les clients. Il va suffit qu’une célébrité apparaisse avec cette marque pour que les autres suivent.

3 – Un contrôle de son image

Comme nous l’avons vu, Louboutin jouit d’un immense capital image. Le chausseur se montre intraitable quand il s’agit de protéger sa marque. Par exemple, Louboutin porte plainte contre Yves Saint Laurent qu’il accuse d’avoir repris sans son accord ses semelles rouges pour escarpins. Il aurait menacé également la marque brésilienne, Carmen Steffens, qui utilise des semelles rouges.

En 2010, il lance une assignation en référé pour faire interdire la commercialisation d’Iron Mic, l’album du rappeur Ol Kainry. Le titre Sexy Legging and Louboutin pose problème. Pour Xavier Ragot, le responsable juridique de la marque : « La maison Louboutin souhaite que son image soit utilisée convenablement. Nous n’avons rien contre l’artiste Ol Kainry, mais il ne nous a jamais contactés. Il était par ailleurs impossible de laisser le clip être diffusé avec une contrefaçon ».  Autant il peut facilement mener des actions en justice contre des marques autant il lui est beaucoup plus difficile de s’attaquer aux réseaux de la contrefaçon. Tapez « Louboutin » sur Google et vous verrez de nombreux sites qui vendent des fausses chaussures…

4- Une sélection de sneakers Louboutin